Qui n’a jamais été tenté de faire du neuf avec du vieux ? A l’instar de la fontaine de jouvence ou de la transformation du plomb en or, on en rêve sans jamais vraiment y croire. Et pourtant, L’upcycling, conceptualisée dans les années 90 par Reiner Pilz, un ingénieur allemand devenu architecte d’intérieur, permet de valoriser des objets usagers et inutilisés. A la différence du simple recyclage, l’upcycling propose de rénover les objets dans une version plus qualitative que leur version d’origine, en détournant souvent l’objet de son usage initial. Réemployez par exemple une baignoire usagée en un splendide canapé, un pot de verre en abat-jour design, une vieille voile de bateau en un sac raffiné, des palettes en table basse vintage, etc…. Les possibilités sont sans limite, c’est pourquoi l’upcycling est le terrain de jeu des créatifs.
Upcycling et économie circulaire
S’inscrivant de manière assumée dans le secteur de l’économie circulaire, le premier objectif de l’upcycling est bien sûr de limiter l’impact environnemental de la production. A la différence d’un processus traditionnel de fabrication, la réutilisation des objets « upcyclés » se traduit en économie d’énergie et de matière première. L’upcycling est également un moyen ingénieux et particulièrement efficace de lutter contre le gaspillage et la production de déchets.
Si bien que ce qui peut apparaitre encore aujourd’hui comme un effet de mode et en passe de devenir un véritable standard en matière de production. En effet, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, promulguée le 10 février 2020, prévoit d’interdire la destruction des invendus non-alimentaires. Selon les secteurs, les producteurs, importateurs et distributeurs des produits non-alimentaires neufs devront donner ou recycler tous leurs invendus, au plus tard à partir de la fin 2021 voire de la fin 2023 pour certains. L’objectif est bien sûr de mettre fin au gaspillage. Saviez-vous par exemple qu’en France, près de 800 millions d’euros de produits non-alimentaires neufs et invendus sont détruits chaque année ? Selon le ministère de la Transition écologique, pour la seule filière textile, l’interdiction de la destruction des invendus permettra d’économiser 250 000 tonnes de CO2 chaque année, soit l’équivalent des émissions annuelles de 125 000 voitures. Le bénéfice pour l’environnement se passe bien sûr de commentaires. A cela s’ajoute qu’une fois transformés et détournés de leur usage initial, les produits « upcyclés » gagnent souvent en valeur marchande, puisqu’ils deviennent soit uniques, soit des exemplaires produits en séries forcément limitées. Autre avantage : celui des économies réalisées. Puisqu’elle est récupérée, la matière première ne coûte rien !
Upcycling et espaces de travail
De ce point de vue, l’upcycling n’est évidemment pas réservé uniquement aux particuliers ingénieux et bricoleurs. Les plus grandes marques de luxe y voient par exemple un filon porteur. Elles ne sont pas les seules. A l’heure où les espaces de travail se réinventent et tandis que la flexibilité et le télétravail s’imposent comme une nouvelle norme professionnelle, les entreprises ont tout à gagner à tirer parti de l’upcycling pour réaménager leurs espaces de bureaux. Quoi de plus convivial en effet que de profiter d’un espace de détente ou d’une salle de réunion où les meubles, en plus d’être robustes et confortables, ont une histoire et de la personnalité ? En plus de participer au bien-être et à la qualité de vie au travail, vous affirmerez également l’engagement RSE de votre entreprise. D’ailleurs, les exemples de sociétés converties à l’upcycling se multiplient. La fondation Vinci, Sopra, L’Oréal, La Poste, Heineken, pour ne citer qu’elles… autant de grands noms qui ont déjà fait le choix de l’upcycling pour équiper une partie de leurs espaces de travail.
L’upcycling constitue également un excellent levier d’action pour promouvoir sa marque employeur. Les candidats à l’embauche sont de plus en plus soucieux d’intégrer des entreprises responsables. Aux yeux des nouveaux venus, en particulier des plus jeunes, l’utilisation d’un mobilier de bureau « upcyclé » illustre sans ambiguïté la réalité des engagements RSE de leur nouvel employeur, et renforcent la capacité de ces derniers à attirer vers eux les meilleurs profils.
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