Si rien n’est fait, on estime que d’ici 2050, le plastique contenu dans les océans pèsera plus lourd que l’ensemble des poissons marins ! Dès aujourd’hui, il existe un « sixième continent », grand comme la France, constitué des déchets flottants dans le Pacifique Nord. Nos emballages sont en grande partie responsables de cette situation. Si bien que l’abandon des emballages jetables au profit des emballages réutilisables apparaît de plus en plus incontournable. D’ailleurs, selon un rapport de la Fondation Ellen MacArthur, au moins 20 % de l’ensemble des emballages en plastique pourraient dès aujourd’hui être réutilisés de manière rentable, c’est-à-dire sans entraîner de nouveaux coûts pour les entreprises.
L’Europe à l’heure de l’emballage réutilisable
Depuis le 30 mai 2018, une directive du Parlement européen stipule que « les pays de l’Union européenne doivent encourager l’augmentation de la part d’emballage réutilisables mis sur le marché et des systèmes de réemploi des emballages dans le respect de l’environnement ».
Force est de constater que plusieurs pays d’Europe sont à l’initiative dans ce domaine. C’est le cas en particulier de l’Allemagne, où un système de consigne appliquée aux bouteilles s’est développé dès les années 1990. C’est le fameux Pfand System, qui permet au consommateur de récupérer le montant d’une caution versée lors de l’achat lorsqu’il rapporte sa bouteille vide au supermarché. Depuis le 1er janvier 2019, le gouvernement allemand s’est donné pour objectif d’étendre le Pfand System à 70 % de l’ensemble des récipients réutilisables.
D’autres pays du Nord de l’Europe ont également pris des longueurs d’avance. Un système de consigne appliqué aux emballages réutilisables en plastique et en verre existe par exemple au Danemark depuis 2002 et en Estonie depuis 2005. La Suède est certainement le pays européen le plus précurseur dans ce domaine, puisque la consigne appliquée aux cannettes existe depuis 1984, et depuis1994 pour les bouteilles en plastique.
En Finlande, en Norvège, aux Pays-Bas ou en Belgique, la consigne est elle aussi fortement encouragée, sans être obligatoire. Les producteurs bénéficient d’avantages fiscaux s’ils favorisent la collecte des emballages et les systèmes de consigne qui en découlent. D’autres pays enfin, comme la France, le Royaume-Uni, le Portugal, Malte ou la Roumanie sont eux-aussi sur les rangs pour mettre en place des systèmes de consignes généralisés. Et d’importants acteurs de la grande distribution introduisent progressivement auprès de leurs clients des solutions de collecte et de consigne de leurs emballages.
Au final, c’est bien toute l’Europe qui s’organise aujourd’hui pour mettre progressivement fin aux emballages jetables et favoriser l’émergence d’une économique circulaire, centrée autour du recyclage et du réutilisable.
Quand l’e-commerce encourage l’emballage réutilisable
La montée en puissance de l’e-commerce a bien sûr favorisé l’augmentation exponentielle du nombre de colis livrés. Avec 331 millions d’e-acheteurs, le chiffre d’affaires européen de l’e-commerce atteint 717 milliards d’euros en 2020, en croissance de 12,7 % par rapport à 2019. A elle seule, l’Europe représente 30 % du chiffre d’affaires mondial de l’e-commerce. Or la question de l’emballage réutilisable constitue un élément clé du secteur, puisque 43 % des e-acheteurs européens souhaitent bénéficier de colis réutilisables ou recyclables (47 %)[1].
Plusieurs startups proposent donc aujourd’hui des solutions d’emballages adaptées aux enjeux de l’e-commerce. C’est le cas par exemple de la française hipli.fr qui crée des emballages réutilisables à base de plastiques recyclés. Une fois la commande réceptionnée, son emballage peut être plié jusqu’à ressembler à une simple lettre que le destinataire peut ensuite renvoyer vide à l’expéditeur, en prévision d’une prochaine utilisation. Autre exemple, celui de la startup finlandaise RePack, qui propose des emballages traçables, consignés et réutilisables, en trois tailles ajustables.
L’importance de la demande, associée à l’innovation foisonnante qui caractérise ce marché, incite désormais les secteur du luxe, de la beauté, de la mode, mais aussi de la grande consommation, et même du fast-food, à proposer des emballages réutilisables. Si bien que même s’il reste encore relativement timide aujourd’hui, tout porte à croire que le réutilisable va très vite devenir tendance !
[1] Source : European Report Ecommerce 2020
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