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Les Soft Skills à l’heure du Lean

Méthode de travail

Le Lean Management vise l’amélioration permanente des procédures pour renforcer la productivité des entreprises. Au-delà de sa dimension normative, et parce que les entreprises sont avant tout constituées d’individus, le Lean Management tend aussi à structurer les organisations autour de l’humain. Le savoir-être, les fameuses « Soft skills », y sont plus que jamais valorisées.

Pour être efficient, le Lean Management s’appuie sur des indicateurs capables d’évaluer précisément la performance. Toutefois, ces performances sont aussi le fait d’individus, dotés de compétences propres. Dans un contexte d’automatisation croissante, les Soft Skills, autrement dit les compétences comportementales difficilement quantifiables, sont appelées à prendre toujours plus d’importance.

En effet, contre toute attente, et malgré les inquiétudes légitimes qu’elle génère, l’automatisation tend paradoxalement à mettre les qualités humaines au centre des organisations. Les Softs Skills reposent avant tout sur la capacité à comprendre et interagir positivement avec son environnement professionnel. Dès lors que celui-ci se transforme, ces compétences sont donc plus que jamais valorisées. Puisque l’automatisation s’applique à un nombre toujours croissant de tâches, les entreprises ne peuvent plus baser leur avantage concurrentiel sur leur seule capacité à effectuer correctement les tâches en question. Leur véritable richesse viendra des femmes et des hommes qui constitueront leurs équipes, et qui se montreront capables d’anticiper les demandes de leurs clients pour proposer des services et des produits en adéquation avec leurs attentes.

Les Soft Skills, entre IA et automatisation

Dans son fameux rapport consacré à l’intelligence artificielle le mathématicien Cédric Villani le confirme : « pour assurer la complémentarité de l’humain avec l’intelligence artificielle, ce sont les compétences sociales et relationnelles, et les compétences créatives qui doivent être développées » [1].

Force est de constater que les technologies numériques favorisent l’obsolescence rapide d’un certains nombres de compétences techniques. Une statistique illustre bien cette tendance de fond : selon l’OCDE, dans les années 70, une compétence technique restait valable 20 ans ; aujourd’hui, elle peut devenir obsolète en l’espace…d’un an ! A contrario, à mesure que le monde du travail devient un espace d’échanges et de rencontres entre individus plutôt qu’un simple lieu de production, les Softs Skills ne risquent pas de souffrir d’un risque de péremption. Elles seront l’élément moteur au bon de fonctionnement et au succès des entreprises.

La Covid-19 et la massification du télétravail ne font qu’en accélérer l’évolution, puisque chacun aujourd’hui est appelé à changer ses habitudes de travail et à réinventer son quotidien. A cet égard, et pour répondre aux enjeux d’un monde du travail plus que jamais en mutation, la capacité à travailler son employabilité à travers une posture de formation en continue est sans doute le savoir-être appelé à faire aujourd’hui toute la différence. Il est parfaitement aligné avec l’approche Lean des organisations, qui vise elle aussi l’amélioration permanente.

5 softs skills incontournables

Chaque année, le réseau social professionnel LinkedIn établit le TOP 5 des softs skills à cultiver[2]. Depuis 2019, celles-ci font preuve d’une indéniable constance :

  1. La créativité

La créativité repose avant tout sur la capacité à penser différemment. C’est la condition pour proposer des produits innovants capables de se démarquer dans un marché ultra-concurrentiel et parfois trop standardisé, mais aussi pour trouver des méthodes de travail plus efficientes.

  1. La force de conviction

Convaincre de manière argumentée suppose de savoir véhiculer ses idées clairement et rapidement. Cela implique des qualités d’empathie et d’intelligence relationnelle pour se mettre à la place de l’autre, comprendre ses réticences et adapter son mode de communication à son environnement de travail.

  1. L’esprit collaboratif

Savoir collaborer efficacement en présentiel ou à distance, créer des relations de confiance pour un travail d’équipe efficace, reconnaître la complémentarité des compétences des uns et des autres, sont évidemment des qualités professionnelles incontournables à l’heure du télétravail, du flex office et du travail en horaires décalés.

  1. L’adaptabilité

L’adaptabilité repose en premier lieu sur la capacité à penser de manière positive et à cultiver son ouverture d’esprit. Des qualités plus que jamais valorisées face aux évolutions en cours.

  1. L’intelligence émotionnelle

Nos émotions ont un effet sur notre entourage. Mal gérées, elles peuvent être délétères pour la dynamique de groupe. Cela ne signifie pas qu’il faille les taire, bien au contraire. Exprimer ses émotions, et se mettre à l’écoute de celles des autres, c’est avant tout se montrer humain, c’est créer là encore de la confiance et de l’empathie. En un mot, les émotions sont le véritable ciment d’une équipe. Encore faut-il apprendre à les exprimer à bon escient, en fonction des circonstances.

[1] Donner du sens à l’intelligence artificielle, pour une stratégie nationale et européenne, Cédric Villani, 2018

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