Avant toute chose, un diagnostic complet de la gestion des déchets
« Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». L’adage de La Fontaine s’applique particulièrement bien à la gestion des déchets : il est très risqué de se lancer dans l’organisation, l’achat de matériel, et la contractualisation avant d’avoir bien identifié et étudié les déchets générés par l’entreprise. « Bien sûr, l’expérience nous permet de donner une première estimation en fonction des secteurs d’activités, du nombre de salariés, etc. Mais on observe en réalité de très grandes disparités en fonction de la maturité de l’entreprise en matière de tri sélectif, de sa politique RSE, ou encore des habitudes du personnel. Nous préconisons donc de commencer systématiquement par une campagne de caractérisation, en situation réelle : nous collectons pendant quelques semaines les déchets de l’entreprise, et réalisons une série de mesure pour chaque type de flux : volume, tonnage, typologie, qualité du tri… Cette caractérisation permet également de construire la tarification. » explique Sébastien Ricard, directeur du Développement Durable et des Affaires Publiques de Paprec Group, leader français du recyclage.
En phase avec les démarches de Lean Management, cet examen des déchets réels s’accompagne d’une analyse de l’organisation de l’entreprise sur :
– les matières premières utilisées,
– les process générant des déchets,
– les flux de personnes à l’intérieur des sites,
– l’espace disponible dans les locaux, et à l’extérieur, pour les dépôts, la collecte, le stockage temporaire, ou encore d’éventuels traitements sur site (vidage, nettoyage, ou compactage par exemple).
– l’urgence de traitement des différents déchets, pour des raisons réglementaires, d’hygiène, ou encore d’image.
Des choix concrets, menés avec pragmatisme
Le diagnostic permet ensuite aux experts de proposer une solution complète et cohérente : « Il faut bien comprendre qu’au-delà des grands principes réglementaires, il n’existe pas d’offre type, insiste Sébastien Ricard. Chaque entreprise est le fruit de son histoire, qui en général n’inclut pas la gestion des déchets comme une priorité ! Nous devons donc trouver des solutions très concrètes, proches du terrain et des équipes. Sans oublier les externalités comme les partenaires de l’entreprise, ses prestataires de ménage, les riverains, les collectivités locales… ».
Concrètement, l’entreprise se verra proposer :
– Un parc de contenants : de formes, capacités, et fonctionnements adaptés.
– Des emplacements de collectes optimisés, à la fois pour l’entreprise et le prestataire de collecte/recyclage (contraintes techniques et/ou d’accès).
– Une organisation des flux de déchets à l’intérieur du site : points d’apports volontaires, fréquence, cheminements, stockages temporaires…
– Une collecte sur mesure : fréquence, horaires, type de camion, flux par flux.
– Éventuellement l’investissement dans des matériels de traitement sur site : compacteur, convoyeur, broyeur…
– Des services connexes : applications digitales de suivi et de traçabilité réglementaire, collecte supplémentaire à la demande…
Avis d’expert :
« Soyez exigeant avec votre prestataire de collecte, tout en jouant le jeu » Sébastien Ricard, Paprec Group
« Le contrat de service avec le prestataire de collecte/recyclage est un élément important de la gestion des déchets. Pour négocier en toute quiétude, il est important de bien comprendre ses contraintes, et de bien expliquer les vôtres. En effet, ses prix dépendent de critères précis, et peuvent varier de manière significative, notamment car des pénalités sont généralement prévues au contrat en cas de benne déclassée pour cause d’erreurs de tri. Préférez-vous payer un peu plus cher pour un papier pur à 90 %, ou viser les 99 %, mais avec une pénalité en cas de pureté inférieure ? Par ailleurs, il est possible de facturer la collecte au poids, selon la fréquence, ou via un calcul hybride… Bien sûr, le temps passé, et la distance jouent aussi. Bref, le plus simple est encore de tout se dire ! La configuration idéale pour nous ? Un client, exigeant, qui connaît ses besoins… et ses capacités. »
Quelques bonnes pratiques de Paprec pour optimiser votre gestion des déchets
– Se regrouper entre voisins : pour partager les tournées de collecte, mutualiser des équipements, bénéficier de collectes plus fréquentes…
– Privilégier les prestataires « multi-déchets » : plus souples, et capables de proposer des solutions intégrées (tri à la source, traitement in situ, collecte, traçabilité, services…)
– Ne pas hésiter à demander une forte personnalisation des solutions.
Communiquer et former pour ancrer les usages
Comme pour tout projet, il est utile de prévoir un peu de budget pour sensibiliser et former les collaborateurs à la gestion des déchets. « Ne surtout pas négliger cette étape ! prévient Sébastien Ricard. La communication est le catalyseur de la démarche : la résistance au changement est un enjeu commun à tous nos clients, et souvent le principal. Il ne suffit d’ailleurs pas de produire une bonne signalétique, ni d’organiser des sessions de formation. Nous proposons de travailler directement sur la modification des comportements. Un exemple : si vous installez une corbeille à papier près de l’imprimante, il y a fort à parier qu’elle sera vite remplie de gobelets à café (on patiente en attendant l’impression de son rapport). Or ces tasses en plastique ou carton pelliculé ne font pas bon ménage avec le papier. Deux solutions : pas de corbeille à papier dans le local imprimante, qui marque l’importance pour l’entreprise de la collecte centralisée ; ou deux bacs, qui envoie un message sur la valeur du tri… ».
Mesurer pour corriger
La communication est également un outil important de l’amélioration continue en matière de tri. Mais avant d’influencer les comportements, encore faut-il détecter les éventuelles dérives. Un ensemble de dispositifs peuvent y aider :
– Des campagnes de caractérisation régulières (similaires à celle de lancement).
– Des mesures objectives fournies par des capteurs : poids des conteneurs à la collecte, remplissage des compacteurs…).
– Des retours qualitatifs « au fil de l’eau » par les différents acteurs de la filière : usagers, prestataires de ménage, agents de collecte, opérateurs de tri…
Ces 4 étapes – Diagnostic, Choix opérationnels, Communication, et Mesure – peuvent ensuite être réitérés régulièrement, dans une démarche classique d’amélioration continue.
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