Depuis 2016, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, qui encourage la lutte contre les gaspillages, la réduction des déchets à la source, le tri sélectif et la valorisation des déchets, oblige les producteurs et détenteurs de déchets (entreprises, commerces, administrations…) à trier à la source 5 flux de déchets : papier/carton, métal, plastique, verre et bois. L’occasion pour nous de faire un point sur chacune de ces filières avec une série d’articles consacrés à chacun de ses matériaux. Commençons donc avec le papier/carton.
1- Est-ce que ça marche ?
Oui ! À l’échelle nationale, le taux de tri des papiers récupération atteint presque 80 % (79,2 %), soit environ 7 millions de tonnes. De plus, le marché du papier se porte bien, notamment parce que de nombreuses entreprises quittent le plastique pour leurs emballages : l’industrie papetière française a affiché une croissance de 4,5 % en 2018. Les prix des papiers et cartons à recycler (PCR) ont cependant baissé (jusqu’à -38 % pour le carton ondulé !) du fait d’une forte réduction des importations chinoises à la suite d’une nouvelle réglementation.
Source : COPACEL : Union française des industries des cartons, papiers et celluloses
2- Qui sont les acteurs du recyclage des papiers de bureau ?
Avec 2 millions de tonnes traitées, Paprec Group est le leader français. La filière étant la plus ancienne du recyclage des déchets (présente dès la Révolution Française, où le papier chiffon vint à manquer pour imprimer les tracts !), toutes les grandes entreprises du recyclage des déchets y sont présentes : SUEZ, Derichebourg, Veolia, Guy Dauphin Environnement (GDE)… On trouve aussi une multitude de PME et même d’associations (notamment de réinsertion), qui proposent des services de collecte locale, dont les gisements sont traités dans l’une des cinquante usines papetières recyclant des papiers et cartons réparties sur le territoire.
Écolo : Le recyclage d’une tonne de carton permet d’économiser 2.5 tonnes de bois, 50 m3 d’eau, 13 MWh d’énergie, et évite le rejet de 2.5 tonnes (équivalent) de CO2 dans l’atmosphère. Pas écolo : Le papier représente 3/4 des déchets produits au bureau (en masse) : 70 à 85 kilos sur les 130 kilos de déchets “commis” par chaque salarié en un an. |
3- Quels sont les procédés de recyclage du papier ?
Une fois collectés dans votre corbeille à papier et dûment acheminés vers le centre de tri, papier et cartons sont triés manuellement (ou plutôt « humainement » puisque les opérateurs sont heureusement outillés) en fonction de leur nature papier/carton, mais surtout de leur qualité : présence de colle, d’une pellicule brillante, d’encre, de papier journal, de papier d’art, d’affiches, etc.
La préparation d’une nouvelle pâte à papier débute par le pulpage et le défibrage :
c’est dans un mixer géant, le pulpeur, que l’on mélange la matière usagée avec de l’eau. Les fibres sont ainsi mises en « suspension ». Le tout forme une pâte suffisamment liquide pour être manipulable via des pompes. L’étape suivante consiste à épurer et désencrer la pâte qui, à ce stade, contient encore des colles, adhésifs, métaux, agrafes, ficelle, encre, reliure… qu’il faut enlever.
Après égouttage, le processus est répété jusqu’à 4 fois en fonction du produit final désiré, avec un éventuel ajout d’agent blanchisseur.
4- Que deviennent vos papiers et cartons une fois recyclés ?
La pâte à papier/carton obtenue par recyclage est utilisable pour pratiquement tous les usages : papier pour imprimante, emballages en carton, carton d’emballage, boîtes d’œufs… Cependant, papiers et cartons ne peuvent pas être recyclés à l’infini car la qualité de la fibre diminue à chaque recyclage, jusqu’à devenir inutilisable après 5 à 7 cycles. On peut alors traiter ces déchets pour les transformer en isolant pour le bâtiment (ouate de cellulose).
Retrouvez nos conseils et sélections pour optimiser la gestion des déchets dans votre entreprise :