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Les indicateurs clés du réapprovisionnement

Méthode de travail

La crise sanitaire provoquée par la Covid-19 a puissamment posé la question du réapprovisionnement. Quel que soit leur domaine d’activité, les entreprises ont éprouvé la solidité et la résilience de leur Supply Chain, et se sont interrogées sur l’état de leurs stocks. L’occasion est donnée de faire un point sur les indicateurs clés de réapprovisionnement.

L’approvisionnement et le réapprovisionnement reposent avant tout sur les actions menées au quotidien par vos équipes d’acheteurs. Il est essentiel de disposer à leur égard d’indicateurs clairs et précis de manière à améliorer en permanence le processus d’achat. De lui dépend en partie les économies réalisées par l’entreprise, la capacité de résilience de sa Supply Chain, et sa capacité à créer de la valeur, et à bien gérer ses stocks.

Les indicateurs généraux

  • Le nombre de fournisseurs

Disposer d’un nombre conséquent de fournisseurs sécurise votre réapprovisionnement. Plus vous disposez de fournisseurs et moins vous êtes dépendant de chacun d’eux. Vos équipes d’acheteurs bénéficient également d’un plus grand pouvoir de négociation pour obtenir les meilleures offres, tant en termes de coûts que de délais d’approvisionnement. Attention pour autant à ne pas multiplier à l’excès le nombre de vos fournisseurs, car le risque serait alors d’entraîner une baisse de productivité de votre fonction achat, qui devrait alors répondre à un plus grand nombre de tâches administratives. Ici comme ailleurs, tout est une question d’équilibre.

  • Le nombre de commandes traitées électroniquement

Le traitement électronique des commandes réduit les temps de cycle et augmente l’efficacité globale de votre fonction achat. Dans ce domaine, le recours aux ERP et WMS, ainsi qu’à l’automatisation des tâches permise par l’ensemble des technologies numériques, de l’Intelligence Artificielle, en passant par la 5G et l’Internet des Objets (Iot), est votre meilleur allié.

  • Le niveau d’engagement de vos équipes d’acheteurs

Il existe une forte corrélation entre le niveau d’engagement des salariés et leur productivité, car les plus engagés sont aussi les plus motivés et donc les plus susceptibles d’obtenir les meilleurs résultats. N’hésitez pas à tirer parti du télétravail, puisque tout indique que celui-ci renforce l’engagement de vos collaborateurs.

Les indicateurs de performance appliqués à la livraison

  • La disponibilité du fournisseur

La disponibilité de vos fournisseurs est essentielle à la fiabilité de votre chaîne d’approvisionnement, mais aussi à la bonne gestion de vos stocks. Ce taux de disponibilité s’établit en comparant le nombre de commandes passées auprès du fournisseur au nombre de commandes confirmées. Cet indicateur permet de mesurer la capacité d’un fournisseur à respecter les exigences et les contraintes attachées à chaque ordre d’achat.

  • Le délai fournisseur

Mesuré en jours, le délai fournisseur correspond au temps écoulé entre la confirmation d’une commande par le fournisseur et sa mise à disposition réelle au moment de la sortie d’usine ou sa réception en entrepôt. Plus le délai est court, et plus vous pourrez également faire preuve de réactivité vis-à-vis de vos clients.

  • La durée du cycle d’approvisionnement

Elle est aussi établie en jours, la durée du cycle d’approvisionnement mesure le temps passé entre la commande d’achat et la date attendue de livraison. Cet indicateur intègre la cartographie des risques et son analyse contribue à améliorer la capacité de résilience de la Supply Chain.

  • Le délai moyen d’exécution

Les délais d’exécution de commandes ont un impact sur la vitesse de livraison, la productivité et la gestion des stocks. Ils constituent à ce titre un important indicateur de performance.

  • Les délais de livraisons respectés

La ponctualité des livraisons est bien évidemment un indicateur de performance clé. Il conditionne la fluidité de la Supply Chain, ainsi que le niveau de satisfaction client.

  • Le taux d’acheminement en urgence

La fonction des acheminements en urgence est de répondre à l’imprévu de manière à éviter les ruptures de stock. Le suivi de cet indicateur permet également de réduire le coût des acheminements, mais aussi de limiter le recours aux transports express susceptibles d’impacter votre bilan carbone. A ce titre, il est très largement susceptible d’intégrer le cadre plus large de vos engagements RSE.

Les indicateurs de suivi de la qualité

  • Le taux de conformité

Le taux de conformité mesure le nombre de fois où les accords passés avec vos fournisseurs sont correctement respectés. En cas de défaillances trop nombreuses, il peut être justifié d’imposer des pénalités, car ces défaillances ont bien sûr des conséquences sur la fiabilité de vos approvisionnements et donc sur l’ensemble de votre activité.

  • Le taux de défauts fournisseurs

Le taux de défauts fournisseurs mesure le nombre de produits ou de commandes défectueuses. Incontournable indicateur de performance, il permet d’établir lui aussi la fiabilité de vos fournisseurs. En particulier, le nombre et l’importance des retards, mais le nombre de demandes de changement de produit, méritent toute votre vigilance.

  • Le respect des commandes

Le taux de respect des commandes permet de vous assurer que les fournisseurs livrent bien ce qui a été commandé et dans les délais convenus.  A l’instar des autres indicateurs de qualité, il permet d’établir des comparatifs entre vos différents fournisseurs.

Les indicateurs appliqués à la gestion des stocks

Là encore, tout est une question d’équilibre : pour bien s’approvisionner, il faut savoir quelle quantité commander et à quel moment. L’objectif est d’éviter le sous-stockage comme le surstockage, pour assurer la performance de vos entrepôts.

Le sous-stockage favorise les risques de rupture de stock, et donc de baisse de chiffre d’affaires, mais aussi d’insatisfaction voire de perte de sa clientèle. De son côté, le surstockage entraîne une augmentation du BFR (Besoin en Fonds de Roulement), mais aussi une immobilisation des capitaux et des problèmes de trésorerie, une augmentation des charges fixes et variables, une baisse des marges et un risque d’obsolescence des produits stockés.

  • La méthode ABC

Il est donc essentiel dans un premier temps de distinguer les produits qui constituent la principale valeur du stock de ceux qui sont plus accessoires. C’est le principe de la méthode ABC :

    • Les articles A constituent 70 % à 80 % de la valeur du stock et 10 % à 20 % du total des produits en stocks.
    • Les articles B constituent 15 % à 25 % de la valeur du stock  et 20 % à 30 % du total des produits en stocks.
  • Les articles C constituent 5 % de la valeur du stock  et plus ou moins 50 % du total des produits en stocks.
  • Le Point de commande

Une approche rigoureuse de ce type permet d’établir pour chaque type d’article un point de commande, c’est-à-dire un niveau de stock minimum qui, une fois atteint, doit déclencher une nouvelle commande. Le point de commande est particulièrement adapté aux Supply Chain en flux tendu.

Plusieurs indicateurs permettent de déterminer avec précision le point de commande.

  • Le délai de réapprovisionnement, qui inclut l’ensemble des étapes entre le passage de la commande auprès du fournisseur et sa réception effective.
  • Le délai de consommation du stock, qui correspond au rythme de vente du produit stocké.
  • Le stock de sécurité qui permet d’assurer la disponibilité des produits pendant leur approvisionnement.

La quantité économique à commander est enfin un incontournable indicateur de performance. Son but est de déterminer le niveau de commande optimal pour minimiser le coût total annuel de la gestion des stocks. Il repose sur un équilibre entre les coûts d’acquisition (coût de passation de la commande + coûts de transport + coût de réception), aux coûts de possession des produits stockés.

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