Les perspectives de la transformation digitale
En seulement quelques décennies, la transformation numérique est devenue une condition de plus en plus indispensable à la prospérité de nos économies modernes. Tous les secteurs d’activité sont concernés : l’énergie, les transports, les télécommunications, la production industrielle, les soins de santé, l’agroalimentaire, etc.
Le développement des nouvelles technologies (telles que l’Intelligence Artificielle, le Big Data, la robotique…) est considéré comme l’une des manifestations majeures de la transformation digitale, contribuant de façon positive à la productivité des organisations et la croissance économique. À ce titre, le Forum économique mondial estime que la transformation digitale devrait apporter à la société et à l’industrie sur le plan mondial une valeur de plus de 100 000 milliards de dollars à horizon 2025.
Que ce soit pour résister aux nouveaux acteurs sur le marché, pour s’adapter aux nouveaux comportements des clients ou encore pour tirer profit des nouvelles technologies en matière d’innovation ou de productivité, les entreprises doivent opérer ce virage digital et entièrement repenser leur fonctionnement sans plus attendre. Un phénomène qui a d’ailleurs été mis en exergue par la crise sanitaire ! Cependant, la transformation digitale va soulever différents enjeux humains, techniques, économiques et relatifs à la responsabilité sociétale, qu’il convient d’anticiper.
Les enjeux humains de la transformation digitale
À l’avenir, les employés vont devoir collaborer au quotidien avec les machines voire même, dans certains cas, ils en seront dépendants. Pour que l’humain soit parfaitement intégré dans la transformation digitale des entreprises, trois grandes thématiques doivent être abordées.
L’appropriation du digital
Les collaborateurs, mais aussi les managers et les dirigeants devront pleinement s’approprier ce virage digital. Ce sera la condition sine qua non du succès de la transformation numérique de leur entreprise et ainsi du retour sur investissement d’une telle démarche. Il faudra identifier les leviers d’adhésion pour élaborer des stratégies de déploiement adaptées auprès de l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise.
L’évolution des compétences
Avec l’introduction des outils numériques au cœur des métiers, les collaborateurs peuvent notamment s’attendre à des rôles plus stratégiques et des tâches à plus forte valeur ajoutée. Dans cette configuration, il faudra bien entendu anticiper la montée en compétences et l’acquisition d’aptitudes digitales des équipes. En effet, plus de 90 % des emplois nécessitent d’ores et déjà des compétences numériques de base2. Pour requalifier leur main d’œuvre, les entreprises devront notamment allouer un budget dédié au changement de compétences, repenser leur modèle de ressources humaines et favoriser l’apprentissage continu. Cependant, il convient de rappeler que les soft skills seront également sur le devant de la scène. C’est notamment le cas pour l’acheteur qui devra, dans un futur proche, renforcer sa créativité, son relationnel, son influence, etc. Il est vrai que contrairement au savoir-faire, ces compétences relatives au savoir-être ne peuvent pas devenir obsolètes ou être prises en charge par des machines.
L’adaptation au marché de l’emploi
Il est temps de mettre un terme au mythe de l’Intelligence Artificielle qui viendrait définitivement remplacer les employés de bureau. Il est très peu probable que cela arrive. Cependant, de nombreux métiers seront redessinés tandis que d’autres feront leur apparition. Nous le voyons d’ores et déjà avec les Directeurs des Achats qui pourraient se transformer en Directeur de la Valeur ou encore avec l’émergence de nouveaux métiers tels que les Chief Data Officers ou les Data Scientists. De plus, de nouvelles formes de travail se développent avec l’auto-entrepreneuriat, le freelancing ou encore le management de transition. « En tant que précurseurs des nouveaux modes de travail (agilité ; apprentissage continu, axé sur la valeur), les freelances peuvent agir comme catalyseurs de la transformation digitale des entreprises et de leur nouveau modèle de travail » nous rappelle Vinciane Beauchene, Managing Director & Partner de Boston Consulting Group (BCG) dans un rapport co-signé avec Malt.
Les enjeux de responsabilité sociétale
La transformation digitale soulève également des enjeux en matière de responsabilité sociétale des entreprises, à la fois sur le plan humain et écologique.
La protection des données personnelles
Il est indispensable d’instaurer un climat de confiance dans l’environnement numérique, notamment en ce qui concerne la protection des données à caractère personnel. Sans quoi, certaines parties prenantes pourraient montrer des réticences à s’engager dans cette voie, endiguant le développement économique des entreprises et ralentissant l’innovation. Ce sujet est d’autant plus important que le partage de données personnelles va croissant avec l’utilisation massive d’Internet, des réseaux sociaux et bientôt des objets connectés. C’est pourquoi les données personnelles surnommées « l’or noir du 21ème siècle » doivent impérativement être protégées. L’Union européenne s’est emparée du sujet avec l’entrée en vigueur du Règlement européen de la protection des données (RGPD en français ou « General Data Protection Regulation – GDPR » en anglais) le 25 mai 2018, imposant aux entreprises de repenser la façon dont elles collectent et exploitent leurs données. Toutefois, une coopération internationale est vivement attendue avec la mondialisation des échanges de données.
L’écoconception pour réduire l’empreinte environnementale
À l’heure où le sujet de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) prend de l’ampleur, la digitalisation des entreprises soulève également des enjeux environnementaux. En effet, il est important de souligner que le développement des outils numériques aura immanquablement un coût environnemental. C’est d’autant plus vrai si on prend en compte l’effet rebond, ce phénomène paradoxal qui veut que la réduction des impacts environnementaux escomptée avec une nouvelle technologie soit partiellement voire entièrement compensée avec la surconsommation de cette même solution technologique. Afin de limiter ces impacts sur notre planète, les entreprises devront miser sur l’écoconception de leurs produits et de leurs services, tout en maîtrisant leur application et leur usage pour endiguer cet effet rebond. Cependant, il est également important de noter que ces mêmes technologies représentent de belles opportunités pour réduire l’empreinte environnementale des entreprises grâce à l’analyse et au partage des données en temps réel. Le smart grid est un exemple phare : ce système intelligent de distribution d’énergie électrique adapte automatique la production à la demande, favorisant ainsi une consommation raisonnée des ressources.
Les enjeux techniques et économiques
La transformation numérique va également bouleverser le fonctionnement même des organisations, du pilotage de cette transition jusqu’à la création de valeur.
Un tout nouveau mode d’organisation
La transition digitale nécessite de repenser l’organisation de l’entreprise dans son ensemble avec ses processus, ses pratiques et ses métiers. Pour cela, il convient avant tout d’aligner les technologies sur la stratégie de l’entreprise, de s’assurer de disposer de compétences clés et enfin de définir un modèle de gouvernance et de pilotage. Souvent, une direction dédiée est chargée de la mise en œuvre de la stratégie et du pilotage de la transformation digitale, en s’appuyant sur le comité exécutif en tant qu’instance de validation.
Un capital numérique à valoriser
Les nouvelles technologiques s’apprêtent à métamorphoser nos modèles économiques hérités de la révolution industrielle. Comme explicité précédemment, la collecte et le traitement des données seront des étapes capitales pour les entreprises. Si elles réussissent à le faire tout en respectant les réglementations et en rassurant les parties prenantes, cela pourrait prendre la forme d’un capital immatériel. Tout comme le capital de marque peut désormais se traduire par une valorisation financière, l’ère de la digitalisation pourrait conduire les entreprises à définir et valoriser leur capital numérique.
La révolution digitale, avec l’abondance des informations et les effets de réseau, remet en cause le cadre institutionnel tel que nous le connaissons. Si ses enjeux sont bien maîtrisés, elle sera synonyme de productivité, d’emplois et d’efficacité pour les entreprises, présage d’un avenir meilleur pour la société.
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