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Travail en horaires décalés, un atout pour la santé au travail ?

Méthode de travail

L’ébranlement sanitaire provoquée par la Covid-19 impose aux entreprises de procéder à un certain nombre d’aménagements pour limiter la propagation du virus. Au-delà du télétravail déjà mis en place, le travail en horaires décalés est lui aussi encouragé. Si ce dispositif présente de nombreux avantages, il mérite aussi d’être manié avec précaution pour préserver la santé au travail.

Travail en horaires décalés

Selon une étude menée par l’institut de sondage Ipsos avant le confinement, 60 % des Français préfèreraient travailler dans une entreprise proposant des horaires de travail flexibles. Bien menés, ces dispositifs sont susceptibles en effet de favoriser un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, équilibre propice au bien-être au travail et donc à la productivité.

Les avantages du travail en horaires décalés

De manière générale, le bien-être et la qualité de vie au travail contribuent bien sûr à la santé des collaborateurs. Dans le contexte actuel, et sans doute pendant quelques mois encore, l’un des autres avantages incontournables à la mise en place d’horaires décalés dans les entreprises est bien évidemment la lutte contre l’épidémie de covid-19. Les horaires flexibles évitent que trop de personnes soient présentes en même temps dans les espaces de travail. C’est ainsi un moyen simple et efficace de limiter les risques de contamination et de préserver la santé et la sécurité des salariés, mais aussi d’assurer dans de bonnes conditions le maintien de l’activité.

Les horaires décalés peuvent aussi constituer un atout pour la productivité de vos équipes. Il permet en effet de s’adapter au rythme circadien, c’est-à-dire à l’horloge biologique de chacun. Certains d’entre nous sont plus efficaces le matin, d’autres en fin d’après-midi, d’autres enfin sont de véritables oiseaux de nuit. La population générale compterait ainsi 25 % de lève-tôt et 25 % de couche-tard. Les 50 % restants n’auraient pas de préférence particulière. Sur le long terme, le fait de ne pas respecter son horloge interne peut avoir des effets néfastes sur la santé. Travailler aux mauvais horaires peut notamment provoquer du stress, de l’anxiété et de la fatigue. A l’inverse, en plus de répondre aux rythmes naturels du corps, travailler aux horaires où on est le plus performant renforce l’estime de soi et la satisfaction que l’on retire d’un travail bien fait. Parce qu’on est plus productif, il devient aussi possible de libérer plus facilement du temps  pour faire du sport ou s’adonner à ses activités familiales et extra-professionnelles. En un mot, le travail en horaires flexibles participe clairement à la qualité de vie au travail.

Travailler en horaires décalés évite souvent de devoir circuler aux heures de pointe. En période épidémique, et avec les mesures de distanciation sociale, il est parfois souhaitable quand cela est possible, de ne pas prendre les transports en commun ou la voiture pour se rendre sur son lieu son travail. De manière générale, et au-delà des considérations sanitaires, le travail en horaires décalés permet de perdre moins de temps dans les transports, et finalement d’être en souvent en meilleure forme et plus productif.

Un aménagement du temps de travail à manier avec prudence

Malgré ces avantages, le travail en horaires décalés doit malgré tout s’accompagner d’un minimum de précaution pour ne pas nuire à la santé et à la productivité de vos salariés. Pour éviter de créer un effet contraire à celui attendu, des mesures de prévention s’imposent, notamment en ce qui concerne l’organisation du travail, la gestion du sommeil et de l’alimentation.

En premier lieu, qu’il s’organise le matin, le soir, en 2X8 ou la nuit, le travail en horaires décalés doit impérativement être adapté au rythme circadien du collaborateur. A défaut de cela, le risque est d’entraîner une désynchronisation de l’horloge interne, susceptible de générer des perturbations hormonales et métaboliques. Celles-ci peuvent avoir des effets délétères sur le cycle veille/sommeil, l’alimentation et l’état de forme général. En un mot, s’il n’est pas adapté aux besoins biologiques de chacun, le travail en horaires décalés peut générer un état de fatigue chronique, lequel peut favoriser une prise de poids liée à un ralentissement du métabolisme et une consommation accrue de gras et de sucre, mais aussi à la diminution des activités sportives. A cela s’ajoute le risque de créer un décalage social avec la famille, son cercle amical et bien sûr son entourage professionnel. L’équilibre vie privée – vie professionnelle serait alors totalement rompu.

Les précautions à prendre

Pour éviter que le travail en horaires décalés ne représente un risque pour la santé et la sécurité des salariés, il importe en premier lieu d’associer le Comité Social Economique (CSE) et l’ensemble des salariés concernés à la réflexion.

Susciter l’adhésion est le premier facteur de succès d’un tel dispositif. La mise en place des horaires flexibles doit reposer sur le volontariat. Après tout, les salariés sont certainement les mieux placés pour connaître leur rythme biologique et savoir s’ils sont plus « du matin » ou « du soir ». Ils sont aussi les mieux placés pour identifier les horaires de travail qui s’articulent le mieux avec leur situation personnelle pour créer les conditions d’un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée.

Un collaborateur est généralement membre d’une équipe. Même s’ils sont flexibles, ses horaires de travail doivent donc s’articuler en cohérence avec les enjeux du travail d’équipe. Ils ne doivent pas entraîner de surcharge de travail pour lui-même et les autres membres de son équipe, et ne pas nuire non plus à la qualité du résultat final et au respect des échéances.

La mise en place du travail en horaires décalés ne permet pas non plus de déroger aux obligations légales qui incombent à l’employeur. En particulier, un minimum de 11 heures de repos entre deux prises de poste doit être garanti. Sachez par ailleurs que le travail en horaires décalés expose malgré tout à une dette de sommeil. Qu’on soit lève-tôt ou couche-tard, travailler tôt ou tard réduit la durée et la qualité du sommeil. Dans tous les cas, veuillez à préserver un minimum de 7 heures de sommeil par 24 heures. Enfin, un horaire de travail flexible ne pas se traduire par la flexibilité des heures de repas. Au contraire, dans tous les cas, il est très important de conserver un rythme de 3 repas par 24 heures.

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