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Bien travailler dans un contexte de crise sanitaire

Sécurité

Pour garantir la santé et la sécurité de leurs collaborateurs, la crise sanitaire provoquée par le coronavirus a obligé les entreprises à revoir en profondeur les conditions de travail. Mathieu Dubois, responsable des services techniques et de la maintenance, et Nathalie Cara, responsable de l’environnement de travail de Manutan France, présentent les mesures mises en œuvre pour permettre à tous de travailler en toute sécurité.

Manutan France (MAF) : Après la période de confinement, comment avez-vous organisé le retour sur site des collaborateurs ?

Mathieu Dubois : L’objectif prioritaire est de permettre à chacun de travailler dans des conditions de santé et de sécurité optimales. Le retour sur site n’a donc concerné dans un premier temps que les personnes les plus en difficultés et pour lesquelles le télétravail est très compliqué, voire impossible. L’idée est de procéder à une réintégration physique très progressive des personnels, dans le respect scrupuleux des consignes gouvernementales. Nous suivons donc très attentivement l’évolution de la pandémie pour assurer à chacun de nos collaborateurs de retour sur le site d’excellentes conditions de sécurité sanitaire. Dans un premier temps, sur les 600 personnes qui travaillent habituellement à notre siège de Gonesse, seules 180 ont été présentes sur site, essentiellement dans les entrepôts et les services logistiques. Une personne de la direction générale était également présente en permanence, ainsi que les membres des services techniques et des services généraux pour assurer les opérations de maintenance usuelles et intervenir sans délai en cas d’imprévu.

MAF : Comment avez-vous réorganisé les espaces de travail pour permettre à chacun de travailler en toute sécurité ?

Nathalie Cara : Pour garantir à tous des conditions sanitaires très sécurisées, seuls les accès principaux aux bâtiments sont utilisés. Cela permet de baliser les parcours dès l’arrivée sur le site, grâce à des sens de circulation matérialisés par des marquages au sol. Des escaliers sont également réservés uniquement à la descente et d’autres à la montée. L’ensemble des espaces de travail a été réaménagé pour une surface minimum de 4m² pour chacun…  Des paquets de lingettes sont mis à disposition pour tous les utilisateurs d’équipements partagés, comme les imprimantes ou les photocopieurs. Chacun est ainsi invité à désinfecter les appareils avant et après chaque utilisation. Même chose pour les postes de travail : chacun doit veiller à le désinfecter au moment de son arrivée, puis avant son départ. Et bien sûr, une désinfection complète des locaux a lieu au moins une fois par semaine.

MAF : Les conditions d’accueil ont-elles évolué ?

Mathieu Dubois : En effet, puisque la sécurité des espaces de travail se joue dès l’accueil de nos sites. Un rapide questionnaire est proposé à toutes les personnes qui se présentent sur le site. Nous leur demandons de bien vouloir nous indiquer si elles ont ressenti des symptômes au cours des 14 derniers jours, ou bien si elles ont croisé une personne malade ou susceptible de l’être. En cas de réponse positive, l’accès au site sera alors reporté de 14 jours. Une information par voie d’affichage a également été installée à l’accueil du site pour inviter toutes les personnes qui se présentent à l’accueil à porter un masque et à accepter une prise de température. Bien évidemment, ces données personnelles ne font l’objet d’aucun enregistrement de notre part. Enfin, à l’entrée de chaque bâtiment, des flacons de gel hydro-alcoolique sont mis à disposition pour permettre à chacun de laver systématiquement les mains dès qu’il entre dans un bâtiment. Bien sûr, tous les prestataires et les livreurs qui sont amenés à pénétrer sur le site bénéficient des mêmes mesures de protection que nos collaborateurs. De fait, des EPI et des masques sont mis à leur disposition.

MAF : Des mesures spécifiques sont-elles prévues pour les espaces de détente ?

Nathalie Cara : La salle du restaurant d’entreprise a été entièrement réaménagée et ses capacités d’accueil ont été divisées par quatre pour permettre à tous les collaborateurs de manger dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité.  Là aussi, un sens de circulation et des zones d’attente ont été instaurés et matérialisés par des marquages au sol. Pour éviter les contacts, les plats sont servis directement par l’équipe de restauration et ne sont plus disponibles en self-service. Chacun dispose d’une table entière pour manger seul et éviter les contacts. Après le repas, il est demandé à chacun de bien vouloir désinfecter sa table.

MAF : Un accompagnement spécifique est-il prévu pour assurer le bon respect de ces mesures ?

Nathalie Cara : Nous avons effectivement prévu des formations pour permettre à chacun de s’approprier l’ensemble de ces nouvelles règles de vie et éviter tout relâchement. Nous sommes bien conscients qu’il n’est pas facile de garder un masque toute la journée, ni de n’avoir aucun contact physique avec son entourage. Cela peut provoquer un stress qu’il faut apprendre à gérer. C’est pourquoi il est essentiel de faire appliquer ces règles avec humanité et bienveillance. Pour ceux qui le souhaite, un service d’écoute et d’aide psychologique est également disponible via un numéro de téléphone gratuit, mis à la disposition de tous les collaborateurs, qu’ils soient présents sur le site ou en télétravail. A ce sujet, je tiens à signaler l’implication très forte de l’ensemble de la direction générale, mais aussi de toutes les directions (IT, facilities, Supplychain, juridiques, etc…) pour permettre à ces mesures d’être mises en œuvre dans des conditions de confort maximale pour les collaborateurs.

MAF : Est-il possible de tirer un premier bilan des actions mises en œuvre ?

Mathieu Dubois : Cette période est exceptionnelle à tout point de vue. Il est certain que les comportements et les habitudes sont appelés à évoluer dans les espaces de travail. Il faut donc faire preuve d’adaptabilité et de souplesse. D’autant qu’en fonction de l’évolution de la situation, de nouvelles mesures pourront éventuellement être prises. S’il fallait dresser un bilan, ce serait celui de la flexibilité, qui me paraît être le maître mot face à cette crise.

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